La suspension de la Coupe de France au moins jusqu’au 1er décembre, décidée par la FFF au lendemain des annonces d’Emmanuel Macron, va créer une sacrée pagaille dans le calendrier des footballeurs amateurs, comme dans celui des professionnels.

Le reconfinement chamboule tout

Deux tours devaient en effet se dérouler entre le 30 octobre et le 1er décembre : le 6e tour le week-end dernier et le 7e les 22 et 23 novembre. L’entrée en lice des clubs de Ligue 2 devait avoir lieu les 12 et 13 décembre (8e tour) avant les 32es de finale tout début janvier, avec l’apparition des clubs de Ligue 1.

Mais ça, c’était avant le reconfinement, qui chamboule évidemment tout… Dès lors, quels sont les scénarios envisageables ? Dans le meilleur des cas, si l’activité reprend normalement après le 1er décembre, les 6e et 7e tours pourraient être casés avant Noël. Mais c’est un scénario très optimiste, les équipes ayant besoin d’une période minimale d’entraînement et de remise en forme après un arrêt total. Et cette hypothèse n’englobe pas le 8e tour, prévu mi-décembre et qui devra de toute façon être décalé à 2021… L’effet domino est en route.

En janvier, c’est déjà très chargé pour les clubs pros

L’objectif des instances est d’embouteiller le moins possible la deuxième partie de saison des professionnels, déjà très balisée à cause de la tenue de l’Euro en juin prochain. Mais les solutions de repli immédiates n’existent pas vraiment.

Rien que pour janvier, les clubs de Ligue 1 ont déjà huit matches de prévus au programme (5 le week-end et 3 en semaine), entre le championnat (5 matches) et la Coupe de France (3 matches), à condition qu’ils passent les tours. En février, c’est très chargé aussi, avec là encore des matches de milieu de semaine, L1 et Coupe de France (les quarts de finale sont prévus autour du 10 février). C’est plus light en mars et avril, même s’il y a une semaine internationale fin mars et la reprise des Coupes d’Europe dès février, pour les clubs tricolores encore engagés.

La suppression de la Coupe de France « pas à l’ordre du jour pour le moment »

Évidemment, le très mauvais scénario serait un prolongement du confinement en décembre, qui mettrait clairement en danger la suite de la compétition. Faire jouer les amateurs à plusieurs reprises en semaine pour rattraper le temps perdu apparaît peu réaliste et décalerait de toute façon les échéances. Les exclure de l’édition 2020-2021, pour ne faire jouer que les pros à partir de janvier, serait tout aussi injuste que contesté.

Quid d’une suppression pure et simple de l’édition 2020-2021, comme déjà décidée dans d’autres disciplines (le volley-ball…) ? Pas du tout à l’ordre du jour pour le moment, a indiqué Noël le Graët dans les colonnes du Parisien, samedi. On trouvera bien des solutions. On a le temps. Le temps de réfléchir, oui. Le temps de jouer, beaucoup moins…

L’avis de Philippe Le Yondre (responsable de la commission des compétitions de la FFF et membre du bureau exécutif de la Ligue de football amateur) : « Aujourd’hui, on ne peut malheureusement pas se projeter, car on ne sait pas quand le confinement se terminera. Et pour pouvoir recaser des matches, il faut de toute façon discuter avec la LFP, concernée à partir du 8e tour et l’entrée en lice des clubs de L2. Elle va, elle aussi, devoir revoir le calendrier des professionnels et décaler ses matches. On commence les discussions avec la LFP.

L’idéal serait que le confinement se termine le 30 novembre. On pourrait alors caler les 6e et 7e tours les 13 et 20 décembre, et organiser le 8e tour à la place des 32es-de finale début janvier, pour ensuite décaler d’une seule date les autres tours de la compétition.

Si le confinement est prolongé, cela va devenir compliqué… Les amateurs seront-ils amenés à jouer en semaine ? À un moment donné, de toute façon, on va être obligé de faire des choix. Pour l’instant, on n’a rien décidé. Il est trop tôt. On n’a pas dans l’idée d’écarter les clubs amateurs de la Coupe de France. Vous vous rendez compte de l’impact que cela aurait ? On enlèverait toute l’essence de cette compétition. La suppression de l’édition 2020-2021 ? Si le confinement est prolongé, c’est une solution qui devra être envisagée, mais ce n’est pas une option que l’on retient pour l’instant.

On parle quand même de la compétition phare du football français. Il y aurait beaucoup de conséquences derrière, sportives comme économiques, notamment pour les clubs amateurs encore engagés. Sans parler des droits télé qui ne seraient pas perçus, dans une situation économique déjà difficile… »